Après six années de stagnation, le Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) en République Démocratique du Congo connaît enfin un réajustement significatif. Le gouvernement congolais, par l’arrêté ministériel n°012 signé par le ministre du Travail et de l’Emploi, Ephraim Akwakwa, a relevé le SMIG à 14 500 francs congolais, contre 7 075 FC depuis 2018.
L’annonce a été faite ce jeudi 2 janvier 2025, lors d’une intervention du ministre sur la Radiotélévision Nationale Congolaise (RTNC). « Par cet arrêté, je viens d’officialiser l’ajustement du SMIG, qui était resté figé pendant six longues années. Ce réajustement représente un véritable cadeau du président Félix Tshisekedi au peuple congolais et à la masse laborieuse », a déclaré le ministre Ephraim Akwakwa.
Cette décision intervient dans un contexte économique marqué par des défis majeurs, où le pouvoir d’achat des travailleurs congolais s’était considérablement érodé. Elle est également le fruit d’un dialogue social tripartite entre le gouvernement, les employeurs, et les organisations syndicales, mené en octobre 2024.
Lors de ce dialogue, les parties prenantes ont unanimement reconnu l’urgence d’adapter le SMIG aux réalités économiques actuelles.
Différentes propositions avaient été examinées, notamment :
1. Une augmentation linéaire annuelle de 3 % du SMIG 2018 jusqu’en 2024.
2. L’indexation du SMIG de 5 USD par jour au taux actuel.
3. Une révision basée sur le panier de la ménagère et l’indice de consommation.
Le ministre Akwakwa a présenté les conclusions de ces discussions lors de la 24ᵉ réunion du Conseil des ministres, tenue en novembre 2024. C’est à la suite de ce rapport que le gouvernement Suminwa a validé et officialisé cette augmentation historique.
Pour rappel, le dernier ajustement du SMIG avait été opéré en 2018 sous le gouvernement de l’ancien Premier ministre Bruno Tshibala.
Par le décret n°18/017 du 22 mai 2018, il avait fixé le SMIG journalier à 7 074 FC, soit environ 5 USD à l’époque, et introduit des dispositions relatives aux allocations familiales et au logement. Ce réajustement, désormais porté à 14 500 FC, vise à améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs et à renforcer la cohésion sociale dans un pays confronté à des inégalités croissantes.
Cette mesure s’inscrit dans la vision du chef de l’État de promouvoir une justice sociale et une économie plus inclusive. Le ministre Ephraim Akwakwa a salué l’esprit de collaboration des partenaires sociaux et a exhorté toutes les entreprises à appliquer scrupuleusement cette nouvelle mesure, qui constitue un pas important vers une amélioration des conditions de vie des travailleurs congolais.