Dans une démarche audacieuse pour restaurer l’intégrité du système judiciaire congolais, Constant Mutamba, ministre d’État en charge de la Justice et garde des sceaux, a donné le samedi 24 Août 2024, l’ordre d’ouvrir des poursuites judiciaires contre plusieurs greffiers et secrétaires accusés de détournement de fonds au sein des tribunaux et parquets de la capitale.
Cette décision fait suite à un audit révélé par la Cour des comptes, mettant en lumière des irrégularités financières alarmantes.
Le rapport d’audit a identifié des pratiques de corruption au sein de 43 entités judiciaires de Kinshasa, révélant un système bien organisé de détournement de fonds publics. Parmi les méthodes incriminées figurent la falsification de preuves de paiement et l’utilisation de faux documents bancaires, ainsi que le transfert de fonds publics vers des comptes personnels des prévenus.
Selon l’ONG « Le Congo n’est pas à vendre », qui a analysé le rapport de la Cour des comptes, le coût du détournement pour l’État congolais dépasserait les 8,8 millions de dollars. Cette situation soulève de vives inquiétudes quant à la transparence et la responsabilité au sein du système judiciaire, souvent perçu comme un pilier essentiel de la démocratie.
En réponse à ces révélations, le ministre Mutamba a exigé que le Procureur général prenne des mesures immédiates pour initier des enquêtes et engager des poursuites contre tous les individus impliqués dans ces activités illicites. Il a également demandé la mobilisation de la police judiciaire pour soutenir les investigations et a insisté sur la nécessité d’un rapport détaillé sur les actions entreprises.
« L’urgence de ces mesures est indéniable», a déclaré le ministre Mutamba.
« Nous devons restaurer la confiance du public dans notre système judiciaire. Les citoyens ont le droit d’attendre un service public intègre et responsable. », a-t-il enchéri.
Cette annonce marque une étape significative dans la lutte contre la corruption au sein de l’appareil judiciaire congolais, un enjeu crucial pour l’établissement d’un État de droit solide et la promotion de la justice pour tous.Gilbert Kabongo
Par Gilbert Kabongo