À l’occasion du douzième anniversaire de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba, le Mécanisme National de Suivi (MNS) de la République Démocratique du Congo a exprimé sa profonde consternation face à la détérioration de la situation sécuritaire dans l’Est du pays.
Cet accord, autrefois salué comme un « Accord de l’Espoir », coïncide aujourd’hui avec une recrudescence des violences marquées par l’occupation de Goma, Bukavu et d’autres localités par les Forces spéciales des RDF (Rwandan Defence Force), appuyées par les supplétifs du M23.
Dans une déclaration dont une copie est parvenue à Congo7.net le lundi 24 février 2025, le MNS déplore des actes de violence d’une intensité sans précédent, notamment des massacres, des exécutions sommaires d’activistes et de défenseurs des droits de l’homme, des rafles et des enrôlements forcés d’enfants, ainsi que des viols y compris sur des mineurs.
Le rapport évoque une multiplication alarmante des crimes de guerre et accuse les groupes armés de mener un génocide ciblé contre des groupes ethniques congolais. Face à cette situation critique, la structure de suivi de l’Accord-Cadre salue les avancées de la Résolution 2773 du Conseil de Sécurité de l’ONU, adoptée le 21 février 2025, et souligne l’importance de l’élection de João Lourenço à la tête de l’Union Africaine, en espérant que cela accélère la consolidation de la paix en RDC.
L’organe de suivi appelle également à la convocation urgente de la Quadripartite SADC-CIRGL-EAC-CEEAC et à la tenue d’un sommet de haut niveau du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-Cadre. Celui-ci aurait dû se tenir en 2024 en Ouganda, mais a été reporté en raison de l’opposition de Kampala.
L’accent est mis sur la nécessité de valider le projet de Consolidation de l’Accord-Cadre, en insistant sur la redevabilité des pays signataires et la mise en place de sanctions en cas de non-respect des engagements.
Par ailleurs, le Rwanda est sévèrement critiqué pour son soutien présumé au M23. Des sanctions sévères sont demandées en raison du non-respect des résolutions internationales. Le rapport met également en avant l’urgence d’autoriser un usage renforcé de la Brigade d’intervention de la MONUSCO, notamment en cas de refus d’obtempérer à la Résolution 2773.

