La ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-kivu traverse une période d’insécurité critique. Du 25 avril au 10 mai 2025, pas moins de 29 personnes ont perdu la vie, selon un rapport conjoint publié par les Conseils communaux de la jeunesse des communes de Goma et de Karisimbi.
Le document dresse un tableau sombre : 15 personnes tuées par armes à feu, 9 corps sans vie découverts, 3 cas de justice populaire et 2 suicides. En parallèle, 110 maisons ont été attaquées ou visitées par des hommes armés, soit en moyenne 10 par nuit.
Les jeunes pointent du doigt plusieurs sources d’insécurité : des éléments assimilés au mouvement rebelle M23, des criminels évadés de la prison centrale de Munzenze, ainsi que des miliciens Wazalendo non désarmés. Le rapport met en cause la présence d’hommes en armes dans les quartiers civils et souligne l’incapacité de l’autorité publique à enrayer la spirale de violence.
La commune de Karisimbi semble être la plus touchée, avec 70 maisons visitées, 5 morts, 4 corps sans vie, 3 cas de justice populaire et 2 suicides. Les quartiers les plus affectés sont Ndosho, Kasika, Mabanga sud et Nord, ainsi que Bujovu. Du côté de la commune de Goma, ce sont les zones de Lac-vert, Kyeshero, Himbi, Katindo et Mapendo qui sont citées
.Les cas de justice populaire, bien que moindres cette semaine, traduisent une perte de confiance de la population envers les institutions sécuritaires. Quant aux cas de suicides, ils reflètent un climat social et psychologique alarmant, alors que la population vit sous une pression constante et un sentiment d’abandon.
Les deux conseils de jeunesse appellent les autorités à prendre des mesures urgentes pour restaurer l’ordre et protéger les civils. Le rapport se veut également un cri d’alarme, face à ce qui s’apparente à une crise sécuritaire majeure dans l’Est du pays, en proie à une violence qui ne cesse de s’intensifier.
