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Mbuji-Mayi : Brûlés ou enterrés , les déchets hospitaliers et les produits pharmaceutiques périmés restent un problème de santé et d’environnement (Reportage)

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La gestion des déchets hospitaliers et autres produits pharmaceutiques hors d’usage demeure encore un casse-tête dans plusieurs localités de la région du Kasaï. A Mbuji-Mayi, par exemple, les déchets de tout genre sont soit abandonnés dans la rue, soit brûlés à l’air libre ou encore utilisés pour freiner l’évolution des ravines.

« Nous avons de la peine depuis quelques jours, la fumée qui provient de l’hôpital, on brûle je ne sais quoi. C’est les médicaments. Cette fumée peut nous créer des maladies. Qu’ils cherchent où ils peuvent mettre ça plutôt que de nous créer cette peine. Nous souffrons, nous manquons de la nourriture, pas des sous pour les soins médicaux, mais eux nous créent d’autres maladies», s’inquiète un habitant du lieu qui a requis l’anonymat.

Marie Dorcas habite à proximité de l’hôpital Saint Jean BONZOLA, une structure sanitaire de la ville minière de Bakwanga (MIBA). Pour se débarrasser de ses déchets,  le centre hospitalier les brûle souvent à l’air libre.

Une méthode qui n’est pas sans danger, car il s’agit de déchets sanitaires. En dépit des plaintes des habitants, le Maire de Mbujimayi, Louis d’Or Ntumba Ciapota, se dit impuissant et renvoie la balle dans le camp du service urbain chargé de l’environnement, service dont les responsables sont restés injoignables. Par contre le chef de division provinciale de la santé, lui, reconnait l’inefficacité du comité d’hygiène de l’hôpital Bonzola.

Docteur Nestor Citeku.

« Il y a des normes qui existent pour les structures sanitaires, que ça soit pour les centres de santé ou pour les hôpitaux. Il y a d’abord un comité d’hygiène qui doit exister dans les structures sanitaires, qui doit s’occuper de la gestion de déchets qui sont produits au niveau des structures sanitaires, que ça soit les déchets biomédicaux, liquides, solides ainsi de suite»

Citeku Kaboto précise que pour les centres de santé, les puits à ordures sont conseillés pour la destruction des déchets biomédicaux et autres, tout comme l’incinération.

« Nous avons été informés de la situation, nous sommes derrière ça. Au niveau de l’hôpital Bonzola, il existait un incinérateur, mais qui a connu des problèmes de fonctionnement. Il y a même un partenaire ; parmi les ouvrages qu’il doit mettre en place, il y a l’incinérateur »

Mais l’incinération ne fait pas l’unanimité.

« Les incinérateurs ne sont pas une bonne manière de gérer les déchets », estime par exemple le défenseur de l’environnement, le Professeur Hilaire Kabuya Kabeya. Selon lui, cette pratique est nuisible pour la santé humaine.

« Nous pensons, sur le plan de l’environnement, que ce n’est pas une bonne manière de gérer les déchets. Quand on les incinère, tous les hôpitaux sont dans les milieux habités, cette fumée-là, faite de matières en plomb et autres, lorsque le personnel médical, les malades eux-mêmes, les voisins l’inhalent c’est d’autres toxicités, des maladies respiratoires que l’homme va pouvoir éprouver. Ces genres de déchets il faut les incinérer très loin des milieux habités ».

Brulés à l’air libre ou dans les incinérateurs dans les milieux habités, la fumée est souvent toxique et pollue l’environnement. Enfouis ou laissés dans les puits à ordures, les déchets biomédicaux et autres défertilisent les surfaces arables, a renchéri notre interlocuteur.

« D’autres qui peuvent rester comme les sachets, comme les flacons ce sont les déchets qui viennent détruire le sol et qui ne peuvent pas permettre les rendements agricoles et, donc, il y a des conséquences, c’est que ces déchets vont polluer le milieu. Il peut s’agir de pollution terrestre. Ils ne vont pas permettre la fertilisation de cette partie. »

La gestion des déchets biomédicaux, miniers, domestiques et autres demeure un problème dans plusieurs régions de la République Démocratique du Congo. La loi-cadre de 2011 en la matière n’est pas observée par manque de vulgarisation.

 Emmanuel Kalonji

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