Les tensions montent à Mwene-Ditu, province de Lomami, après l’assassinat de deux citoyens chinois survenu le soir de la Saint-Sylvestre. Le Consortium des routes et d’équipements en Chine (CREC 6) a annoncé le mardi 7 janvier 2025, la suspension des travaux de réhabilitation de la Route Nationale n°1 (RN1) dans son tronçon Mwene-Ditu-Luputa.
Les représentants de la société chinoise, Du Sheng, Wu Dunbing, et Shizhenyun, arrivés de Pékin ce mardi 7 janvier, ont été reçus en audience par Gérard Tshibanda Kabue, maire de Mwene-Ditu. Au cours de cette rencontre, les émissaires chinois ont exprimé leur refus catégorique de reprendre les travaux tant que l’auteur de ce double homicide n’aura pas été arrêté et traduit en justice.
Les travaux de réhabilitation de la RN1, essentielle pour le transport des denrées alimentaires et autres produits de première nécessité, avaient déjà atteint l’étape de compactage. L’asphaltage, prévu pour le 15 janvier 2025, est désormais en suspens, privant la région d’un projet vital pour son développement économique.
Le maire Gérard Tshibanda a immédiatement informé le gouverneur de la province, Iron-van Kalombo, des exigences des représentants chinois. En réponse, ce dernier a assuré que des efforts intensifs sont en cours pour retrouver le coupable.
Dans le cadre de l’enquête, plusieurs responsables des forces de l’ordre ont été interpellés par l’auditorat militaire garnison de Mwene-Ditu, sur instruction du gouverneur Kalombo. Parmi eux, le commandant de la ville, le commandant de l’Escadron Mobile d’Intervention (EMI), ainsi qu’un officier du Bureau 3, sont actuellement en détention provisoire.
Ces mesures font suite à une directive ferme du ministre de la Justice et Garde des Sceaux, Constant Mutamba Ntungunga, qui a demandé l’ouverture immédiate de poursuites judiciaires. Le ministre a également ordonné l’arrestation du brigadier Mutombo Kanyemesha, surnommé « Méchant Méchant », principal suspect dans cette affaire.
Alors que la population de Mwene-Ditu attend avec impatience la reprise des travaux de la RN1, l’incertitude règne. Les Chinois, partenaires techniques du projet, maintiennent leur position ferme : aucune reprise tant que justice ne sera rendue.
Cette affaire meurtrière, au-delà de son impact humain, menace de freiner le développement socio-économique de la région. La pression est désormais sur les autorités provinciales et nationales pour retrouver le coupable et rassurer leurs partenaires internationaux.
J. Mukendi, depuis Mwene-Ditu