Dans la société Kasaiene certaines coutumes sont qualifiées de dégradantes à l’égard de la femme où de la jeune fille. Dans l’ancien temps et même dans une période récente, la virginité était une valeur que l’on ne pouvait pas perdre au risque de subir des conséquences lors du mariage et être couverte de honte.
Dans la plupart de cas, une fille qui a perdu sa virginité, n’avait le droit de se choisir un homme. On l’offrait à un homme qui acceptait de l’encadrer. Une pratique contre la loi qui donne l’impression d’un mariage forcé lorsqu’il est condamné par la loi de 2006 sur les violences sexuelles qui considère cette pratique comme une forme de violence sexuelle et basée sur le genre.
Pour Roger Tshimbundu un chef traditionnel local, une fille mérite honneur en dépit de tout. On peut l’épargner de la chèvre de virginité et les biens de la maman, le reste la dote est versée et elle se marie normalement. Cette pratique se dilue dans le brassage culturel affirme-t-il. « Mes fils et mes filles grandissent tous en ville et sont émancipés de ces coutumes et croisent parfois les filles qui ne sont pas de notre culture, je ne peux pas les empêcher de se marier dès lors qu’ils s’aiment », explique le gardien de la coutume. Ces propos n’ont pas des places ici. Ici, il s’agit de la virginité mais pas d’un Mariage avec quelqu’un d’une autre culture. La question ici était celle de savoir ; Lui il est pour ou contre cette pratique ? Qu’est-ce qu’il avait motivé à changer ?
Malgré les avancées dans l’abandon des coutumes rétrogrades certaines communautés continuent de conserver cette pratique qui discrimine les filles. C’est le cas Isaac Kalonji est un apôtre de John Marang, pour lui, la virginité est un état d’une jeune fille qui n’a pris aucun contacte sexuel avec un homme. Il explique qu’il y’a deux manières de le découvrir. « D’accord avec celui qui se présente comme premier mari qui le saura lors de la consommation de l’acte sexuel avec celle-ci et la seconde c’est particulièrement chez les apôtres c’est d’aller à l’eau avec une fille lors de la plongé constaté si les écumes sortent, si ils ne sortent pas c’est le synonyme de la virginité.
La Même définition que le gardien des coutumes, Roger Tshimbundu explique que seul l’homme peut attester la virginité de sa conjointe, mais celle-ci chez les hommes de DIEU intègre la dimension spirituel, pour le pasteur Paul KABEYA, la virginité est comprise à la lumière de la bible comme un état de pureté sexuel et où spirituel comme marie la mère de Jésus qui n’avait connu point d’hommes avant de tomber enceinte. Nos interlocuteurs restent unanime il n’y a pas de procédure spéciale pour découvrir la virginité si ce n’est que le premier homme qui croisera cette fille pour attester de son état.
La différence se trouve chez les apôtres de hohn MARANG dit (une secte religieuse) appelées aussi les bababa en ciluba pour la procédure, la procédure est celle de plonger une fille dans la rivière et voir si les écumes sortent si tel est le cas c’est à dire qu’elle a perdu sa virginité et celle-là on ne la dote pas , on l’offre à un homme qui peut l’encadré dans la mesure où une fille n’oublie jamais son premier homme. La confiée à un homme en quelque sorte c’est violé son droit au mariage car dès l’instant où cela est confirmé elle n’a pas le droit de choisir un homme et souvent elle est couverte de honte que même ses parents font l’objet de mépris au motif qu’ils n’ont pas bien éduqué leur fille et la chèvre, les bien matrimoniaux en plus de la dote ne sont pas donnés. Même chose pour le pasteur Paul : nombreuses filles sont passé par là avant leur conversion mais dès qu’elle est une nouvelle personne c’est ce qu’on appelle la nouvelle naissance en Christ ses péchés sont effacés et la fille retrouve tous ses droits
Reste que c’est dans l’église des apôtres que l’accent est mis sur la virginité à l’heure actuelle même si cela viole le droit de la jeune fille selon plusieurs personnes parmi lesquelles juristes.
Selon Clément MUYA avocat au barreau de Mbuji-Mayi au regard de la loi le mariage est règlementé et les droits de la fille ne doivent être violés sous un quelconque prétexte et la virginité n’est reconnue nulle part dans la loi
Mais force est de constater que la forte pénétration de la religion et la civilisation européenne ont permis l’émancipation de certains vis-à-vis de la coutume, dans la religion chrétienne on considère qu’avoir le rapport sexuel avant et hors mariage avant de venir à Christ est un péché qui est lavé une fois qu’on est en christ et une fille qui a perdu sa virginité qui croit au seigneur et voit son péché effacé et elle peut retrouver tous ces droits et être marier avec tous les honneurs possible (dote et biens matrimoniaux) tous les mariages religieux n’ont pas seulement pour vocation l’honneur c’est surtout pour faire oublier ses péchés d’avant. Mais les principales concernées sont partagées selon que l’on soit en ville ou au village, certaines croit à la virginité surtout pour celles qui vivent au village mais celles qui vivent en milieu urbain, cette valeur est déjà désuète. Mireille KAPINGA est une étudiante à l’université officielle de Mbuji-Mayi, pour elle la virginité est une valeur qu’une fille doit conserver jusqu’au mariage.
« c’est une gloire que l’homme au moment de leur nuit de noce découvre que sa femme est vierge, mais y’ a pas des cas sans exception il y’ en a d’autres qui ont perdu leur virginité par voix de violence et les autres par facilité, ça ne veut pas dire que perdre la virginité c’est de privé le droit de se choisir un mari, imaginez-vous celle qui a été violée elle se voit refuser les biens matrimoniaux au profil de la virginité cette dernière se sent doublement violé. Les coutumes sont bonnes pour celles qui ne violent pas les droits mais celles qui le font doivent être rejeté » a-t-elle dit.
Thérèse NDAYA est une mère d’une trentaine révolue, nous dit que la virginité est une valeur que chaque fille doit conserver, car dans la société traditionnelle une fille qui perd sa virginité, elle est soumise aux mépris.
« Je ne suis d’accord avec certaines pratiques qui réduisent la jeune fille au point de perdre le droit de se choisir l’homme de choix pour la vie », conclut-elle.
Partagés aussi les parents qui n’ont pas tous une même position, « Moi je veille à l’éducation et protège mes filles en ce moment de beaucoup de turbulences, mais je tiens aux études de mes filles que tout autre chose » et d’ajouter que très bientôt avec la loi MBAU, Vierge ou pas en ville où au village le même prix de la dote sera versé, et la virginité n’est nul part » a-t-elle conclut.
MJM