Une nouvelle tempête politique souffle sur le Kasaï Oriental. Le mardi 28 octobre 2025, une motion de défiance a été officiellement déposée à l’Assemblée provinciale contre le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo.
Le document, signé par sept députés provinciaux, a été introduit par l’honorable Christian Ngandu, agissant comme initiateur principal.
Selon le texte adressé au bureau de l’Assemblée, les élus reprochent au gouverneur une gestion jugée « opaque », notamment dans le dossier des trois millions de dollars envoyés par le gouvernement central pour la relance des projets provinciaux. Les signataires exigent que le chef de l’exécutif provincial soit convoqué devant la plénière afin de fournir des explications détaillées sur l’utilisation de ces fonds.
Sur son compte Facebook, le député Christian Ngandu affirme avoir agi « dans le respect du mandat confié par le peuple » et assure que sa démarche « n’a rien de personnel ni de politique ». Il présente cette motion comme un acte de contrôle parlementaire responsable, destiné à promouvoir la transparence et la bonne gouvernance.
Une question de méthode qui divise
Cependant, plusieurs observateurs s’interrogent sur le choix de la motion de défiance au lieu d’une question orale avec débat, procédure souvent privilégiée pour obtenir des éclaircissements avant d’envisager une sanction politique.
Cette approche est perçue par certains comme une forme de défiance prématurée, traduisant plus un acte de rejet qu’une volonté d’écoute.
« Si le souci était simplement d’obtenir des explications, une question orale suffisait. En allant directement à la motion, on comprend qu’il y a un refus clair de la gouvernance actuelle », commente un analyste politique local.
Un parfum de revanche politique
Ce n’est pas la première fois que Jean-Paul Mbwebwa fait face à une telle épreuve. En 2024, il avait été destitué par l’Assemblée provinciale, avant d’être réhabilité par la Cour constitutionnelle, qui avait dénoncé une procédure entachée d’irrégularités.
Depuis cette réhabilitation, les relations entre le gouverneur et une frange des députés provinciaux demeurent tendues.
Pour plusieurs habitants de Mbujimayi, cette nouvelle motion illustre davantage un bras de fer politique qu’une réelle quête de reddition des comptes. « La population attend des routes, de l’eau et de l’électricité, pas des querelles politiques interminables », confie un enseignant du centre-ville.
Entre contrôle et déstabilisation
Alors que le débat s’annonce houleux à l’Assemblée provinciale, une question demeure : cette motion de défiance constitue-t-elle un outil légitime de contrôle démocratique, ou un nouvel épisode de déstabilisation institutionnelle ?
Le gouverneur Jean-Paul Mbwebwa Kapo, pour sa part, n’a pas encore réagi publiquement.
Mais dans un contexte socio-économique déjà fragile, cette énième motion risque de replonger le Kasaï Oriental dans une instabilité politique chronique, au détriment des priorités de développement tant attendues par la population











