Au Kasaï Oriental, l’épidémie de choléra connaît une recrudescence inquiétante. Depuis janvier, les services de santé ont recensé 86 cas confirmés et 5 décès, signe d’un retour préoccupant de cette maladie endémique dans la province.
Le ministre provincial de la Santé, Dr Daniel Kazadi, tire la sonnette d’alarme :
« Depuis quelques semaines, la maladie refait surface à une vitesse vertigineuse, surtout parce que nous sommes entourés de provinces également en pleine épidémie », explique-t-il.
La propagation rapide s’explique par plusieurs facteurs : consommation d’eau non traitée, mauvaise hygiène alimentaire et défécation à l’air libre, encore très répandue.
« Une grande partie de la population ne respecte pas les mesures d’hygiène, notamment pour l’eau de boisson. La défécation à l’air libre reste un problème majeur de santé publique », reconnaît le ministre.
À ces causes structurelles s’ajoute un manque d’intrants essentiels, en particulier le chlore, indispensable pour la potabilisation de l’eau.
« Le chlore est la clé du traitement de l’eau. Mais nous devons l’acheter, car il n’est pas produit localement. Cela freine l’efficacité des interventions », déplore le Dr Kazadi.
Une note positive néanmoins : un stock important de chlore vient d’arriver, et des équipes mobiles de médecins volontaires distribuent désormais des filtres à eau aux familles les plus vulnérables. Une initiative saluée par les autorités provinciales.
Cette flambée rappelle la fragilité du système sanitaire face aux épidémies récurrentes. Les autorités appellent la population à renforcer les mesures d’hygiène : se laver régulièrement les mains, traiter l’eau avant consommation et abandonner les pratiques à risque.
