La société Minière des Bakwanga (MIBA SA) se trouve en proie à une tempête administrative suite à la suspension de son Administrateur Directeur Gérant (ADG) par le Conseil d’administration.
Cette décision controversée, qui a suscité de vives réactions, remet en question l’autorité du Conseil et soulève des interrogations sur la légitimité de cette action dans le cadre d’un conflit interne alimenté par la nomination d’un nouveau comité de gestion par Ordonnance Présidentielle du 8 juillet 2023.
Le vote en faveur de la suspension de l’ADG, obtenu par 7 membres du Conseil, dont 3 représentatifs d’ASA GROUP, contre 5, est survenu dans un contexte d’audit interne dont les résultats sont loin de faire l’unanimité. La crédibilité du rapport auditif est mise en cause, notamment en raison de l’absence de confrontation entre auditeurs et audités. La question de la légitimité de cette suspension est donc plus que légitime.
D’après la Note circulaire n° 002/CAB/MIN.PF/MTM/CLB/JLB/2024 du 04 septembre 2024 relative au pouvoir disciplinaire à exercer sur les Mandataires publics dans les entreprises du portefeuille de l’État rappelle que Seul le Président de la République a le pouvoir de nommer, relever de leurs fonctions ou révoquer les mandataires publics dans les entreprises du portefeuille de l’État sur proposition du Gouvernement en Conseil des Ministres.
Les conséquences de cette suspension pourraient être désastreuses. En effet, la MIBA se trouve à un tournant critique, attendant un décaissement de 70 millions de dollars pour relancer ses activités, des fonds qui demeurent à ce jour non déblocables. La crainte d’une perte de confiance tant des investisseurs que des partenaires, nationaux et internationaux, est palpable. Une gestion intérimaire pourrait-elle réellement garantir une utilisation efficace de ces ressources vitales ?
Dans ce contexte, l’intervention urgente des autorités compétentes est primordiale. Le ministre du Portefeuille doit jouer un rôle clé pour rétablir l’ordre et restaurer la confiance au sein de la MIBA. Il est impératif que les textes en vigueur soient respectés afin de garantir une gestion stable et conforme aux normes. Les conflits internes, s’ils ne sont pas résolus de manière appropriée, risquent non seulement de compromettre les intérêts de l’entreprise, mais également de mettre en péril l’économie nationale dans son ensemble.
La situation actuelle appelle à une réflexion approfondie sur l’importance d’une gouvernance transparente et respectueuse des normes, afin d’éviter que des décisions douteuses ne nuisent à l’avenir de la MIBA et à la confiance du public dans les institutions. | Par Léon Bbm