L’Union Européenne a annoncé la suspension immédiate de ses consultations sur les questions de défense avec le Rwanda, ainsi que le gel du protocole d’accord sur les minerais stratégiques signé avec Kigali en février 2025.
Cette décision survient dans un contexte de crise sécuritaire majeure en République Démocratique du Congo (RDC), marquée par l’occupation continue de Goma, Bukavu et d’autres localités de l’Est du pays par les Forces spéciales des RDF (Rwandan Defence Force), soutenues par le groupe armé M23. Kaja Kallas, vice-présidente de la Commission européenne et Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, a été catégorique .
« L’intégrité territoriale n’est pas négociable en RDC ou en Ukraine» a-t-elle déclaré à l’issue du Conseil des Affaires étrangères de l’Union.
L’Est de la RDC connaît une recrudescence des violences depuis plusieurs mois. Les provinces du Nord et du Sud-Kivu sont les plus touchées, avec des rapports faisant état de massacres, d’exécutions sommaires d’activistes, de viols de masse, y compris sur des mineurs, ainsi que de déplacements massifs de populations.
Les affrontements opposent les forces armées congolaises (FARDC) aux rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa par les RDF, une accusation que Kigali continue de nier.
L’Union Européenne exprime son inquiétude face aux accusations croissantes de soutien militaire du Rwanda aux rebelles du M23, en violation flagrante de l’Accord-Cadre d’Addis-Abeba signé en 2013 pour la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs.
En suspendant ses partenariats en matière de défense et de minerais stratégiques avec Kigali, l’UE envoie un message fort de désapprobation à l’égard de l’implication présumée du Rwanda dans le conflit congolais.
Signalons que cette suspension pourrait avoir des répercussions économiques considérables pour Kigali, tout en redéfinissant les chaînes d’approvisionnement mondiales des minerais stratégiques.
Face à cette crise humanitaire et sécuritaire, plusieurs acteurs internationaux plaident pour une action coordonnée afin de mettre fin aux violences dans l’Est de la RDC.
Le Conseil de Sécurité de l’ONU pourrait envisager de renforcer le mandat de la MONUSCO, tandis que les organisations régionales, notamment la SADC et la CIRGL, sont appelées à intensifier leurs efforts de médiation.