Les forces vives de la Société Civile ont marché ce jeudi 15 février pour exprimer leur soutien aux Forces Armées de la RDC (FARDC) engagées au front contre les rebelles du M23 et dénoncer le silence de la Communauté internationale face au soutien du Rwanda aux rebelles du M23, qui perpètrent des massacres des civils dans plusieurs territoires de la province du Nord-Kivu.
La marche est partie de la Place Mulamba, en passant par le rond-point Munzihirwa, jusqu’au Gouvernorat de province où un mémorandum a été lu par les manifestants. Dans ce mémo adressé au Président de la République, la Société Civile exige le retrait de la RDC de l’East African Community (EAC) et de la Francophonie, ainsi que la fermeture immédiate des frontières avec les pays agresseurs, notamment le Rwanda et l’Ouganda.
Les manifestants ont également appelé à la rupture des relations diplomatiques avec les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et les autres pays de l’Union européenne, les accusant de complicité dans les massacres commis en RDC.
« Nous avons manifesté pour dénoncer l’agression de notre pays par le Rwanda et l’Ouganda qui occupent une grande partie des territoires de Rutshuru, Masisi et même Nyiragongo. Nous ne voulons pas la guerre chez nous. Nous voulons l’unité de notre pays. Nous voulons que l’intégrité de notre pays soit respectée par tous les états. Nous dénonçons également la complicité de la communauté internationale qui ne sanctionne pas Kagame. C’est bientôt 30 ans depuis que Kagame agresse le Congo. Il y a près de 12 millions de Congolais déjà tués. Et la communauté internationale oublie ce génocide du Congo. Nous voulons dénoncer cette complicité des Etats qui soutiennent Kagame dans tout ce qu’il fait. Les Etats-Unis, la Belgique, la France, l’Angleterre et même la Pologne qui a récemment déclaré qu’elle va donner les munitions et les militaires pour que la guerre continue au Congo. »
Au cours de cette manifestation à laquelle ont pris part des centaines de personnes, les forces vives de la Société Civile demandent également la mise à l’écart de tous les officiers militaires issus de différentes rebellions, qui impliqués dans les opérations militaires à l’est du pays. Ils demandent aussi le renforcement de la logistique des FARDC pour mettre les rebelles hors d’état de nuire.
«Nous interpellons les autorités au niveau national de mettre toutes les batteries en marche pour doter les militaires qui sont au front des moyens conséquents, des primes et des armes, afin de battre l’ennemi qui tue nos compatriotes dans l’Est de notre pays. Nous voulons aussi encourager nos FARDC qui se sont décidés de donner la vie pour que notre patrie soit une et indivisible. Depuis plus de 20 ans il y a des guerres à l’Est. Et le Président de la République a déjà refusé de négocier avec les terroristes. Si réellement ils sont des congolais ils doivent venir travailler avec nous pour que notre pays se développe. Nous ne voulons pas les accords qui ont été signés avec les gouvernements passés. C’est pourquoi nous demandons de doter nos militaires de la logistique conséquente pour qu’ils puissent battre l’ennemi au front et libérer les territoires et villages pris en otage »
Plusieurs structures ont mobilisé leurs membres pour cette marche pacifique, notamment la Nouvelle Dynamique de la Société Civile, l’Intersyndicale de la province, le Conseil provincial de la jeunesse, des mouvements citoyens, ainsi que des noyaux et sous-noyaux de la Société Civile.
Depuis janvier dernier, les affrontements entre FARDC et rebelles du M23 se sont rapprochés de la cité de Sake en territoire de Masisi, provoquant la mort de plus de 28 civils, 50 blessés, ainsi que le déplacement de plusieurs milliers de personnes vers la ville de Goma, selon la Coordination humanitaire. A ce jour, plus de 2,5 millions de personnes sont déplacées internes au Nord-Kivu.
ACP/CONGO & H24