À Kinshasa, un collectif de victimes du ralentissement des activités de la MIBA SA a déposé une dénonciation auprès du procureur général près la Cour de cassation. Ils accusent les ministres du Portefeuille et des Finances d’avoir détourné l’acompte de 50 millions de dollars alloué par le gouvernement à la relance de la société minière, dont l’État est actionnaire majoritaire.
Selon le collectif, cette somme faisait partie d’un financement global de 200 millions USD approuvé en août 2024 par le Conseil des ministres. Or, affirment-ils, la MIBA n’aurait jamais bénéficié directement de cet apport financier, en raison de la création par arrêté interministériel d’une « Unité de gestion du projet » chargée d’administrer les fonds en lieu et place des organes statutaires de la société.
Pour ces plaignants, cette décision constitue une violation du droit OHADA et des statuts de la MIBA, lesquels garantissent l’autonomie de gestion de l’entreprise. Ils dénoncent un détournement ayant aggravé la crise économique et sociale dans l’espace Grand Kasaï, marqué par la fermeture de PME sous-traitantes, la montée du chômage, la dégradation des conditions de vie et l’exode rural.
Le collectif demande à la justice l’ouverture d’une action judiciaire contre les deux membres du gouvernement cités, la restitution des 50 millions USD à la MIBA, ainsi qu’un audit sur l’utilisation de l’ensemble des fonds déjà alloués.