Près d’un an après la pose de la première pierre, le chantier de la future cimenterie de Katanda peine à prendre forme. Si les bâtiments administratifs progressent, l’installation de l’usine proprement dite n’a pas encore démarré.
Ce constat a été dressé par le gouverneur intérimaire du Kasaï-Oriental, Augustin Kayemba, lors d’une visite d’inspection sur le site. Malgré ce retard apparent, le directeur général de CEMENT KASAÏ SAS, Li Fugeng, se veut optimiste. Selon lui, les équipes travaillent actuellement sur les fondations qui accueilleront les structures métalliques de l’usine. L’entreprise table désormais sur février 2026 pour sortir son premier sac de ciment, contre fin 2025 initialement prévu.
Un obstacle majeur : le transport du matériel
Si la volonté d’avancer est là, un frein important persiste : la logistique. Le matériel nécessaire au montage de l’usine transite par voie ferroviaire entre Lubumbashi et Mwene-Ditu, avant de rejoindre Mbuji-Mayi. Mais ce corridor stratégique souffre d’irrégularités chroniques. Certains convois mettent plusieurs semaines à arriver, ralentissant ainsi l’ensemble du chantier.
Malgré ces contraintes, le gouverneur intérimaire se veut confiant :
« Les travaux évoluent normalement, compte tenu des réalités logistiques auxquelles nous faisons face », a-t-il déclaré, réaffirmant l’importance stratégique de cette cimenterie pour l’économie de la province.

Contexte et enjeux
Le Kasaï-Oriental connaît une forte demande en matériaux de construction, notamment en ciment, indispensable à l’essor des infrastructures publiques et privées. Actuellement, la province dépend presque entièrement des importations en provenance d’autres régions du pays, voire de l’étranger.
La mise en service de la cimenterie de Katanda devrait :
- Réduire les coûts du ciment en limitant les frais de transport et les taxes d’importation.
- Créer des centaines d’emplois directs et indirects, de la production à la distribution.
- Stimuler l’économie locale en attirant de nouveaux investissements dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
- Renforcer l’autonomie industrielle du Grand Kasaï face aux fluctuations de l’offre nationale.
Les autorités espèrent ainsi faire de ce projet un levier majeur de développement économique et social pour la province.