Alors que l’actualité politique congolaise est marquée par de nombreuses tensions, le nom de Constant Mutamba Tungunga, ministre d’État en charge de la Justice, est au centre d’une affaire judiciaire portant sur un présumé détournement de fonds publics. L’affaire, selon certains de ses partisans, serait motivée par des considérations politiques.
Mutamba, avocat de formation, est engagé depuis plusieurs années dans le débat public sur les questions de gouvernance.Il est aujourd’hui accusé d’avoir détourné 39 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani et d’autres maisons d’arrêt. Le dossier, confié au Procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, a reçu l’aval de l’Assemblée nationale pour instruction. Parallèlement, une procédure pour outrage au corps constitué a été ouverte. Ses soutiens dénoncent une affaire motivée par des règlements de comptes politiques.
Dans ce contexte, la NOGEC (Nouvelle Génération pour l’Émergence du Congo), parti politique de Mutamba, a organisé une marche de soutien à Mbuji-Mayi, le samedi 31. Cette mobilisation, essentiellement composée de jeunes, met en lumière la fidélité d’une base militante, mais aussi un certain scepticisme face à l’appareil judiciaire.
La marche est partie du siège urbain du parti NOGEC, sur l’avenue Fatshi, Commune de la Kanshi, jusqu’au Gouvernorat en passant par le rond-point Étoile (Bakuadianga) et l’avenue Inga.Lors de la lecture du mémorandum au Gouvernorat du Kasaï-Oriental, le président interfédéral, Kasongo Ngoyi Sympho, a mis en garde contre une possible instrumentalisation de la justice.
Il a dénoncé des « manipulations politiques » présumées et plaidé pour le respect de la présomption d’innocence, en appelant à une justice indépendante.
Le mémo a été réceptionné par le chargé des missions du gouverneur intérimaire, Apôtre Robert Kayembe Mulemena, qui en a pris acte.
Dans un contexte où les institutions font l’objet de méfiance, l’affaire Mutamba soulève plusieurs interrogations : s’agit-il d’un effort réel pour lutter contre l’impunité, ou d’un affrontement politique sous couvert judiciaire ? Ce dossier interroge à la fois le parcours de l’homme politique concerné et les mécanismes institutionnels en place en République démocratique du Congo.