Le climat devient de plus en plus hostile pour les journalistes à Mwene-Ditu. Ally Clovis Kaseba, Directeur des programmes de la radio NSENDA MUANA (RSM 87.7 MHz), a été arrêté dans l’après-midi de du mardi 04 Février 2025, après avoir conduit une enquête journalistique sur le bilan du maire de la ville, Gérard Tshibanda Kabwe.
D’après notre source sur place, cette arrestation intervient une semaine après la diffusion d’un VOX POP au cours duquel plusieurs habitants avaient exprimé des avis contrastés sur la gestion de la ville. Une démarche journalistique classique, mais qui a manifestement déplu aux autorités locales.
Le 28 janvier dernier, la rédaction de RSM a sollicité l’opinion des résidents de Mwene-Ditu sur les réalisations du maire Tshibanda Kabwe depuis son entrée en fonction, le 13 mars 2023. – Certains citoyens critiquaient son bilan, mettant en avant l’insécurité persistante dans plusieurs quartiers. –
D’autres reconnaissaient des efforts réalisés, tout en soulignant la nécessité de poursuivre les améliorations. Le reportage a été diffusé sur RSM dans un esprit d’équilibre et de neutralité journalistique, mais il n’a visiblement pas été du goût du maire, qui a immédiatement porté plainte contre le journaliste.
Convoqué à deux reprises par la Police nationale congolaise (PNC), Ally Clovis Kaseba s’est présenté ce mardi au commissariat de Mwene-Ditu, où il a appris que la plainte avait été déposée directement par le maire.
Il a ensuite été interpellé et placé en détention, au grand étonnement de ses confrères et de nombreux habitants.
Cette arrestation soulève des inquiétudes sur l’état de la liberté d’expression et de la presse dans la ville. Plusieurs journalistes dénoncent une manœuvre d’intimidation, destinée à dissuader les médias de mener des enquêtes critiques sur la gestion des affaires publiques.
Dans une ville où la presse devrait jouer un rôle essentiel dans le suivi des politiques publiques, l’intervention des autorités pour faire taire une analyse journalistique pose un sérieux problème démocratique.
L’avenir de cette affaire reste incertain, mais une chose est sûre : la liberté de la presse à Mwene-Ditu vient d’être mise à rude épreuve.