
Le président Bachar al-Assad a fui la Syrie, chassé par une offensive spectaculaire des rebelles islamistes, un tournant de l’histoire qui met fin dimanche à un demi-siècle de règne sans partage du clan Assad. M. Assad, qui a pendant 24 ans dirigé d’une main de fer la Syrie meurtrie par près de 14 ans de guerre, se trouve avec sa famille à Moscou, selon les agences de presse russes.
En Syrie, des scènes de liesse ont accueilli la chute d’Assad, alors que le chef des rebelles islamistes, Abou Mohammad al-Jolani, a fait son entrée dans la capitale Damas. A Damas, placée sous couvre-feu jusqu’à lundi 05h00 (02h00 GMT), une partie du palais présidentiel a été incendiée. C’est « devenu un lieu pour le peuple syrien », affirme Omar Khairallah sur les lieux.
A deux kilomètres de là, des dizaines d’hommes, de femmes et d’enfants ont pénétré dans la résidence fastueuse des Assad, qui a été pillée après sa prise par les rebelles, selon un journaliste de l’AFP sur place. Dans la capitale, comme dans d’autres villes, des manifestants ont renversé et piétiné des statues de Hafez al-Assad, qui a dirigé la Syrie de 1971 à sa mort en 2000, et de son fils Bachar.
Des soldats syriens se sont débarrassés à la hâte de leur uniforme.Le 27 novembre, une coalition de rebelles menée par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS) de Jolani, a lancé une offensive à partir de son fief à Idleb (nord-ouest). En dix jours, devant l’effondrement des forces gouvernementales, les rebelles ont conquis de vastes territoires et les grandes villes d’Alep (nord), de Hama (centre), de Deraa (sud) et de Homs, avant d’entrer dans la capitale.
Il s’agit de l’avancée la plus spectaculaire depuis le début de la guerre civile, déclenchée en 2011 après la répression sanglante de manifestations prodémocratie, et qui a fait près d’un demi-million de morts.
Au moins 910 personnes, dont 138 civils, ont été tuées pendant l’offensive rebelle, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).Principal allié du pouvoir déchu, la Russie a annoncé avoir demandé une réunion d’urgence lundi du Conseil de sécurité de l’ONU. Selon les agences russes, les rebelles ont « garanti la sécurité » des bases militaires russes en Syrie.En soirée, les Etats-Unis ont frappé des dizaines de cibles de l’État islamique en Syrie.
« Il ne doit y avoir aucun doute : nous ne laisserons pas l’EI se reconstituer et tirer profit de la situation actuelle en Syrie », a déclaré le général Michael Erik Kurilla. Israël a frappé des dépôts d’armes à l’Est et a dit vouloir reprendre le contrôle de la zone démilitarisée du plateau du GolanCONGO7 et RTBF