La Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF RDC), en collaboration avec plusieurs organisations non gouvernementales de défense des droits des femmes, a déposé ce jeudi 28 novembre 2024, une plainte officielle auprès du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC).
Cette action vise Israël Mutombo, journaliste et responsable de la chaîne de télévision Bosolo na Politik, accusé d’avoir tenu des propos sexistes à l’encontre de la Première ministre Judith Suminwa Tuluka lors d’une émission télévisée diffusée il y a un mois. Cette démarche s’inscrit dans le cadre des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, une campagne internationale visant à lutter contre toutes les formes de violences faites aux femmes et aux filles.
Selon Lisette Mavungu, présidente de la WILPF RDC, les propos tenus par Israël Mutombo relèveraient d’une forme de violence basée sur le genre et refléteraient une attitude discriminatoire envers une femme occupant une position de leadership.
« Nous sommes venus déposer une plainte contre les propos sexistes tenus par le journaliste Israël Mutombo lors d’une émission télévisée à l’encontre de la Première ministre de la RDC, il y a un mois« , a-t-elle déclaré après avoir soumis le dossier au CSAC.
Les organisations féminines, notamment la WILPF RDC et la Confédération nationale des femmes pour le développement (Conafed), demandent au CSAC d’agir fermement en infligeant des sanctions disciplinaires exemplaires. Elles estiment que ces mesures permettront non seulement de dissuader de tels comportements dans les médias, mais également de renforcer le respect des droits des femmes dans l’espace public. Pour ces organisations, les propos sexistes émis à l’encontre de figures publiques comme la Première ministre portent atteinte à leur dignité et contribuent à entretenir une culture de violences verbales et psychologiques envers les femmes.

Dans leur plaidoyer, les défenseurs des droits des femmes insistent sur la nécessité de responsabiliser les acteurs médiatiques et de promouvoir un traitement respectueux et égalitaire des femmes, quelles que soient leurs fonctions ou statuts sociaux. Cet incident relance le débat sur le rôle des médias dans la lutte contre les violences basées sur le genre. Alors que les 16 jours d’activisme battent leur plein, cette affaire pourrait marquer un tournant dans la régulation des contenus médiatiques en République démocratique du Congo.
Le CSAC est désormais face à une responsabilité majeure : celle de trancher sur une plainte qui, au-delà de son aspect disciplinaire, soulève des enjeux capitaux pour l’égalité des sexes et le respect des femmes dans les sphères publiques et médiatiques.